Diversité
La concentration actuelle du paysage de la presse est largement connue et suffisamment décrite dans d'autres endroits. Le résultat préliminaire est une concentration sur un département éditorial régional linguistique par maison d'édition.
Les raisons de cette concentration sont multiples. Les éditeurs ont fait beaucoup d’erreurs et agissent souvent à courte vue, mais ils suivent une tendance globale : les contenus peuvent être de moins en moins vendus. Il y a un compromis à faire entre la diversité et la capacité de recherche. La concentration va donc se poursuivre et d’autres titres vont disparaître.
Des études menées aux Etats-Unis montrent qu'il existe un lien entre la présence des médias locaux et la participation des citoyens à la politique locale. Si la presse locale diminue, la démocratie dans les communes et les cantons en souffrira.
Si le service public doit considérer la diversité des médias comme un système global, on s'attendrait à ce que les médias de service public interviennent dans la prestation des services de base dans les régions et corrigent la diversité. La politique actuelle de la SSR en matière de fusion de l'information va cependant dans le sens inverse : les rédactions séparées de la radio et de la télévision sont regroupées dans une salle de rédaction qui définit et rédige les sujets de manière centralisée, puis joue les formats de sortie texte, son et image.
Le problème du Radiostudio Bern est une question de politique régionale : quelles villes ont encore leurs propres médias actuels (la question est d'ailleurs encore plus aiguë pour Genève) ? Mais c'est aussi une question de formats : La radio est produite différemment de la télévision et ne pourra plus jouer ses avantages d'immédiateté et de rapidité une fois fusionnée. Mais c'est aussi une question de pluralisme interne : une rédaction centrale réduit la diversité. La SSR a promis ce pluralisme interne il y a quelques années à peine et entend maintenant l'abandonner au profit de l'efficacité.
Il existe différentes manières de rétablir ce pluralisme interne au sein d'une SSR, mais des mesures structurelles sont nécessaires. Il existe des rédactions spécialisées (nationales, étrangères, économiques) qui collectent et travaillent sur leurs sujets. Ce qu'il faut, ce sont des programmes avec des équipes éditoriales indépendantes qui définissent les sujets de manière indépendante, les traitent avec les équipes éditoriales spécialisées et les publient dans les formats dans lesquels elles se spécialisent.
Toutefois, un pluralisme interne des chaînes serait également possible. Aujourd'hui, les chaînes sont simplement des formats de sortie. Dans de nombreux pays voisins, les différentes chaînes sont organisées de manière indépendante au sein de la radiodiffusion publique et disposent de leur propre rédaction. Seul l’'infrastructure technique est partagée.
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